mercredi 8 octobre 2008
Grisaille
L'austere decor pesait en maitre, une sorte de suffocation
insidieuse en chaque piece de cette demeure,
et tout semblait empreint d'une douloureuse lenteur.
Les fenêtres closes aux rideaux tirés filtraient l'agitation.
Loin du temps et de la vie, les journées s'etiraient infiniment,
dans un calfeutrement sourd, qui resonnait en un bourdonnement.
Le triste sire qui avait dessiné son gîte,
à l'image de sa morose personne, un ermite.
A voir la noirceur en tout, à ressasser ses bobos sans cesse,
s'enfermant en lui même comme dans une geôle capitonnée,
l'ermite avait peniblement comblé chaque voies et sentiers,
de torrent de larmes, bientôt boueux de vaine et artificielle tristesse.
Lorsque il fut usé de pleurer sur le tragique destin qu'il s'etait attribué,
il mit fin à ses jours, s'entaillant les veines pour voir son sang le quitter,
lentement, mornement, seule tache de couleur dans toute cette grisaille.
Et il mourrut dans le silence austere de sa propre muraille.
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