mardi 6 mai 2008
Bataille navale
Longeant le cours aux eaux tumultueuses,
j'assistais, un instant, aux batailles,
livrées sans merci, des voiles qui s'eventripaillent,
se déchirent, flottent, s'emmelent en une danse valeureuse.
L'abordage étincelant des lames,
criblant, sondant les chairs vives,
dévoile, impudique, les gorges et les âmes,
les sangs mélés, s'embrassent, s'epousent, salivent.
Ballet mouvant aux courbes ondulations,
les meandres infinis engloutissent
en leur sein, ce que tisse,
l'ondoiement oscillatoire de ce seul mot passion.
Lorsque l'abordage prit fin, dans les fumées acres et les relents de sang tiede,
dans le chaos epars, gisaient, là un bras détaché de son corps,
là des viscères gargouillantes visqueuses et laides,
des bris de lames, des esquilles tranchantes et des yeux morts.
Les survivants, hagards, désemparés, erraient sans but,
heurtant les masses sans vie, détachés des avaries.
Puis, peu à peu, comme sortant d'un sommeil obscurcis,
jettent les corps à la mer, reparent, effacent les traces de lutte.
La grand voile est brulée, reste les étoiles...
.....
Sur le radeau déchiqueté, baigné par la torpeur, une moite touffeur,
le liquide brulant, abreuve par vague, les gorges assechées,
dispense en halo, l'onde vive d'un fleuve d'ardeur,
éveille dans une brume floue les mirages d'une terre fertile à quelques coudées...
.......
A la faveur du soir, les volutes du mirage s'estompent, alors,
la terre est là, bien là, si proche et tellement lointaine encore !
Sur les recifs qui la bordent se dechirent les vagues, si fort...
Le miracle derriere le miroir, l'espoir derriere le gouffre, il faut tant d'efforts !!!
Mais sans autre voie possible, que de tenter l'impossible,
avec la peur au ventre, l'inspiration si peu credible,
l'illusoire conviction, mais tellement d'aspiration,
que peut-être... sûrement, toucherons nous la destination...
.....
Le radeau est en piece, fracassé contre les roches noires,
pauvres vestiges du fier vaisseau au destin tragique.
Les âmes mortent se sont noyées, broyées par les eaux hysteriques.
Seules, quelques ombres étherées, plongeant dans le miroir,
parvinrent, exhorbitée de leur carcasse poreuse, à toucher la rive.
Anéantis, d'être encore en vie, ces fantômes à la peau parcheminée,
ne savaient s'ils devaient pleurer sur leur sort, ou, le ciel remercier ?
Quoi, de l'adversité ou de luxuriance, leur reservait cette île vive ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire