mardi 22 septembre 2009

Mue d'hiver

Là où l'ouïe affolée lape l'eau limpide,
elle allait où l'onde coule, lente et lisse,
belle halte légère, volatile, embellie placide.
Asile replié, lavé aux effluves de lys.

Au moment de la fuite, sous quelques orées aux bois noueux
accompagnée des mille bruissements de spéculations épineuses,
cherchait sous le plumage d'été, d’illusoires et fallacieuses
résonances des anciens parfums suaves et onctueux.

Sous de beaux jours aux affections, trop certainement cruellement contrefaites,
agonisaient l’été, ses récurrences languissantes et leurs confessions imparfaites.


Captive de la tourmentine forestière,
accrochée au chant de l’oiseau d’oubli
ses pas la guidaient sur l’allée buissonnière,
celle qui restait invisible à tout œil trop gris.

Sans hâte de se délivrer de l’entrave plénière
qui la retenait loin, un instant, au temps de vie
elle regardait danser les elfes et les ombres, les murmures de clairière
qui menaient là, leur monde voisin, loin des cris.

Les heures coulaient dans l’espace des prières
là bas, si loin d’ici.
Mais il fallait retrouver quelques parisettes serrurières
pour retrouver le chemin des soucis.

La fugue demeurait toujours passagère,
mais soufflait à cœur parfum de millepertuis.

Et, à quelques encablures de la naissance du jour,
tandis que bruissaient déjà dans la contraction du matin
les douleurs au présage tellement incertain,
elle froissait encore entre ses doigts quelques feuilles au suc lourd.

Et, à quelques heures de la fin du jour,
tandis que tonnaient encore les soubresauts lointains,
les componctions aux visages brouillés, indistincts,
ses doigts encore tachés lui souriaient d’évocations au soyeux de velours

lundi 21 septembre 2009

Aux cris muets

Comme un robinet mal fermé,
ce plic ploc infernal
tintait sourdement, à en éclater,
aux oreilles, comme démoniaques cymbales.
Dans le silence endormi
faisant écho au cri
devant un œil solitaire
orphelin de paupière

Les vacances d'Aldebert


Aldebert était un citadin en mal d’air !
Il étouffait dans les rues, dans son costume.
Il étouffait dans ses pompes, son teint virait au vert.
Il sentait ses nerfs qui dangereusement se consument.

Tout l’agaçait. Dès que le téléphone sonnait
et avant même de décrocher, il soupirait, râlait.
Il avait envoyé paitre Gisèle, la secrétaire dévouée,
simplement car il ne supportait plus qu’elle vienne lui parler.

Il fomentait des haines vaines contre tout un chacun
et même, dans son sommeil rêvait d’en tuer quelques uns.
Aldebert avait un besoin viscéral de vacances
de faire une pause, très loin, besoin d’une renaissance.

Aldebert posa donc des congés, et commença à écumer
sur différents sites internet, quelle destination pourrait lui convenir,
afin de se retrouver enfin, faire tomber l’ire
trop longtemps ravalée.

Ayant envie de changement radical
il réserva donc une semaine dans un club naturiste, au soleil !
Jamais il n’avait fait chose pareille
que d’envisager des vacances à poil !

Les bagages furent vite expédiés :
Un petit pull pour la fraîcheur des soirées !
des tongs pour éviter de se faire mal aux pieds
et une serviette pour, sur la plage, s’allonger !

Quand Aldebert arriva à destination,
qu’il arriva à l’accueil avec sa réservation
il commença à se demander s’il avait eu véritablement une bonne idée
que de choisir cette formule, en voyant tous ces gens dénudés !

Une fois dans son logement avec vue sur paysage
Aldebert fit tomber un à un ses vêtements du voyage
et décida d’aller, nu donc, en repérage
des lieux et de pousser jusqu’à la plage !

A peine eut-il mis le nez dehors qu’il croisa une grosse dame… nue et affairée !
Plus que replète, celle-ci revenait manifestement de quelques emplettes
avec un panier plein à craquer de charcuteries, pains et gaufrettes,
qu’elle peinait à porter, tandis que ses chairs tremblotaient comme de la gelée.

Aldebert malgré lui, n’arrivait pas à détacher son regard des énormes seins
qui ballottaient avec violence sous l’effort.
Cela lui semblait presque incroyable que ceux-ci tiennent encore
et ne se déchirent pour se répendre de leur contenu dans le panier plein.

Les yeux ronds, gené, Aldebert etait mortifié
il prenait conscience que ses balloches s’etaient toutes crispées
devant ce spectacle auquel il ne s’était pas préparé
et restait là, bâlot, sans pouvoir ni bouger ni parler.
La dame, le gratifia d’un sourire et d’un « guten tag » tonitruant
auquel Aldebert répondit d’un rictus grimaçant.
Puis, Aldebert prit le chemin de la plage qui heureusement etait tout proche,
l'oeil rivé sur le sol, cherchant vainement à glisser ses mains dans une poche.

Arrivé sur la plage, il contempla le rivage,
mais ses yeux se heurtaient ça et là
sur une foultitude de corps exposés, verticaux ou à plat
maigres ou gras, aux peaux fermes ou molles, de tous âges.

Mal à l’aise, Aldebert entra vivement dans l’océan.
l’eau était fraîche et même froide mais il plongea prestement.
Aldebert sorti de là avec un membre ridiculement petit
sans moyen de camoufler l’effet peu valorisant du froid sur son kiki !

Il jetait un œil déconvenu sur son appendice ridicule
esperant ne pas croiser de naïade pimpante
dans cette configuration gênante
Il couru jusqu’à sa serviette tentant de se donner quelques fières attitudes.

Lorsqu’il estima son membre en mesure d’être montré sans honte,
il l’exposa au soleil, sentant agréablement le vent le caresser
sous le soleil et la chaleur qui monte.
Puis il s’endormit, par la fatigue, terrassé.

Lorsqu’ Aldebert se réveilla d’avoir trop chaud,
il etait d’un beau rouge vif de bas en haut.
du bout des pieds jusqu’à sa calvitie naissante.
Il avait cramé de manière alarmante.

Aldebert peina à se relever,
avec l’impression d’une peau proche de craqueler.
Aldebert fulminait de sa bêtise de s’être ainsi fait avoir !
Décidément ces vacances prenaient le tour d’un cauchemar !

Aldebert se doucha à l’eau froide longuement
avant de se tartiner copieusement d’après-solaire
jusque sous la voute plantaire
qui présentait un ton violacé inquiétant.

Aldebert cramoisi, décida d’aller tout de même se sustenter
au restaurant qui se trouvait sur place.
Il était quelque peu agacé que tous le regardent éffarés
de présenter une telle rougeaude et abominable face !

Tout le monde semblait souffrir pour lui
alors qu’il se faisait, derrière son menu, tout petit
déjà tendu de se présenter, ici, nu comme un ver
il chercha un peu de prestance dans un verre.

La serveuse était fort jolie,
et, à la maniere du lieu, entièrement nue.
Elle courrait de table en table avec ses seins tendus
Le bombé de sa croupe semblait danser, plein de vie !

Aldebert avait peine à se concentrer sur son assiette,
picorant un peu à l’aveuglette !
L’Œil hypnotisé par le ballet de la demoiselle
Il se sentait pousser des ailes !

A mesure que son sexe gonflait à l’abri de la nappe
lui rappelant douloureusement, sur la plage son étape,
son sexe brûlé hésitait entre enthousiasme et rancœur
entre enjouement et vive douleur !

Une fois qu’il eut réglé l’addition
Aldebert s’interrogeait sur la maniere de gerer la sortie
avec ce sexe à la manifeste émotion
sans attirer l’attention de la salle en appétit !

Etait-il admis dans un club naturiste
de se promener avec un sexe fier comme un étendard
qui plus est clignotant comme un phare
pour quitter la piste ?

Aldebert en doutait
et piocha dans le broc d’eau quelques glaçons
pour faire fondre le membre polisson
à grand renfort de frais !

Tandis qu’Aldebert rafraîchissait son sexe énervé
son œil aux aguets, cru reconnaître si près
un client de sa boite, récemment malmené
s’asseyant plus loin avec une épouse au ventre grassouillet !

Bon sang ! Mais oui, c’est lui ! C’est bien Monsieur Dupond
Punaise, qu’est-ce qu’à poil il a l’air con !!!!
Effectivement Monsieur Dupond, la cinquantaine ventripotente
arrivait pour dîner avec Madame, aux cuisses flageolantes !

Mieux qu’à l’aide du glaçon, Aldebert débanda illico,
de se retrouver ainsi dans le plus simple appareil
face à l’un de ces contradicteurs de la veille !
Il quitta très vite la salle, au plus tôt !

Glissé sous ses draps
qui le collaient pire que du sparadrap
sur sa peau par le soleil meurtrie
Aldebert résumait sa journée de vacances , somme toute un peu pourrie !

Il avait brûlé au deuxième degré
et plus les heures passaient, plus la douleur en était révélée.
Il ne se sentait pas bien ainsi nu
à assumer la vie indépendante de ses attributs

Et pour couronner le tout
le quotidien en la personne de Monsieur Dupond
venait de faire une intolérable irruption
dans ce qu’il croyait être une pause loin de ce monde de fous !

Aldebert n’ayant pas réussi à fermé l’œil, au petit matin,
tant les coups de soleil le faisaient souffrir
décida d’immédiatement raccourcir
ce qui lui restait de congés pourtant payés jusqu’à la fin !

Et c’est avec un soulagement non feint
qu’il retrouva son quotidien !
Son costume, le bureau étouffant
et même Gisèle, si délicieuse de dévouement !