jeudi 19 avril 2012

Explication de texte

Pour ouvrir une porte il faut actionner la poignée ! Or pour actionner la poignée il faut avoir en présence au même moment, une porte, une poignée et une main placée au bout d'un bras d'un être humain vivant. Si l'un de ces éléments manque à l'instant T, alors on ne peut pas ouvrir la porte.

Admettons une porte fermée, une poignée, une main au bout d'un bras d'un être humain mort ! Ben la porte restera fermée car l'état naturel des choses n'autorise pas les morts à se servir de leur main.

La main est la partie active de l'action d'ouvrir la porte, toutefois la main meurt en même temps que l'humain qui est au bout ! Une main seule sans humain ne sait rien faire car elle n'a pas l'esprit autonome pour décider d'ouvrir la porte. Et quand bien même la main voudrait, elle ne le peut pas ! Car la main ne vie pas en tant que telle, elle dépend de l'humain à qui elle appartient.

Imaginons un humain qui décide de se couper la main pour la tuer. Et bien la main n'a pas d'autre choix que de mourir car sa nature intrinsèque lui dicte la soumission à son humain. De fait, elle n'ouvrira plus jamais de porte, même si l'humain qui n'est plus au bout est toujours vivant.

C'est un peu l'illustration de cette fameuse allégorie : "pas d'bras, pas d'chocolat ! "

En effet dans cette phrase mysterieuse et sibylline empruntée aux temps lointains de la puissance de la civilisation Maya qui utilisait déjà le cacao en 1400 av. J.C., on consommait non seulement du cacao, mais on pratiquait également des sacrifices humains en otant certains organes à des êtres vivants. Souvent le coeur bien sûr, mais aussi la tête, et... les bras ! Or à l'extémité du bras qu'y a-t-il ? LA MAIN ! Et oui ! Ce qui signifie qu'une fois sans bras, et donc sans main, mais dans ce cas de figure, aussi sans vie, l'humain ne mangeait plus de cacao !

Alors vous me direz très justement : " il est mort donc il ne mange pas de chocolat, ok, mais que vient faire la porte là dedans ?"

Et je vous répondrais : Parce que c'est la porte du placard bien sûr

jeudi 21 juillet 2011

Un adieu

Je ne sais même pas où commencer,
Je ne sais même comment compléter,
Je ne sais même pas à quoi sert
Cette dérisoire litanie au désert

Dans un spleen estival à celle que je ne connais plus
À cette inconnue si chère devenue si lointaine
Travaillant à sa déconstruction assidue
Au point d’embarquer à se noyer sous ses chaînes.

Te chuchoter dans un fracas, ces borborygmes inaudibles
Des claques et brusqueries dans un flot en fatras, un emportement,
D’affliction et de colère, avec leurs mots maladroits et cinglants
Que tu ne percevras même pas, puisque déjà inaccessible.

Envolée ta raison, par petits morceaux, l’un après l’autre déchirés,
Comme les pétales d’une marguerite, un peu ,beaucoup, à la folie…
Plus du tout ! Tu es déjà tellement loin, l’oeil gris comme un galet poli,
Attendant l’arrivée de la vague qui t’avalera dans sa grande marée.

A vouloir sans cesse te chercher funeste et nébuleuse dans le noir
Aveuglée en une quête orgueilleuse, si vaine et sans phare
Tu effaces chaque attaches une à une, jusqu’à tes extrêmes amarres
Jusqu’à ta géniture que tu oublies et laisses choir.

Je ne sais pas ce que tu emporteras dans tes bagages
Quels souvenirs incertains de ces lointaines pages
Écrites alors que nous étions ces enfants pas vraiment sages
Je les entends encore rire… Ecoute ! Souviens-toi ces tapages !

Dans une atrabilaire irritation je ne sais plus que souhaiter
Je ne sais même pas où commencer
Rien ne sert de continuer.

Escapade forestiere

Captive de la tourmentine forestière,
accrochée au chant de l’oiseau d’oubli
ses pas la guidaient sur l’allée buissonnière,
celle qui restait invisible à tout œil trop gris.

Sans hâte de se délivrer de l’entrave plénière
qui la retenait loin, un instant, au temps de vie
elle regardait danser les elfes et les ombres, les murmures de clairière
qui menaient là, leur monde voisin, loin des cris.

Les heures coulaient dans l’espace des prières
là bas, si loin d’ici.
Mais il fallait retrouver quelques parisettes serrurières
pour retrouver le chemin des soucis.

La fugue demeurait toujours passagère,
mais soufflait à cœur un parfum de millepertuis…

jeudi 28 octobre 2010

Heures


L’heure s’écoule et coule dans un tressautement d’aiguille
Chronophage et vorace, dont elle est la fille.
En un chapelet récité, un mantra muet et concentré
Elle et ses sœurs, vouées au malheur, se succèdent, années…
Disciplinées ou rebelles, éclatantes ou secrètes, en file
Sont avalées une à une, sans bruit, dissoutes de bile.
Mais, lorsque l’une d’elles parvient à s’échapper
Dans un ballon d’hélium vers un ciel évaporé
Ça ne tient pas au miracle, non ! Ce mystère
N’est que le passage à l’heure d’hiver…

mardi 3 novembre 2009

A ces coupables irresponsables !

Quelle charge de culpabilité revenait à chacun ?
A la somme mortelle, toute intervention avait pesée,
lourde ou indirecte,de l'insouciance legere de l'un,
au silence coupable de l'autre, en compromission cachée.

Combien d'yeux témoins, à l'abris d'épais rideaux,
dans l'ombre silencieuse, s'etaient retranchés derriere une providence
éventuelle, possible, derriere un pari proche de l'inconscience
plus confortable que d'affronter la lumière tranchante de l'échafaud ?

Tous ou presque y trouvaient leur compte finalement,
dans une danse de fantoches qui n'y comprendraient rien,
confort notable pour évincer des projecteurs tout dérangement,
qu'une agonie ignoble et injuste, reconnue, aurait contraint.

Ces morts genants étaient plus dignes estampillés de malchance
et meritaient même, sous ce masque, qu'on s'y attarde en révérence,
pleurant à l'injustice, aux voies impénétrables, épreuves divines.
Ignorer leurs atroces grimaces, souffrance des poisons qui assassinent.
Ignorer ces yeux révulsés qui accusent, la main crispée blâmant les indignes
et illégitimes prières, ignorer ces bouches tordues d'où s'écoulaient encore, rances,
les biles noires infectées. Ignorer, et préserver son irresponsable insouciance.

Le confort de l'oeil mort et de l'oeillère confortable.

Au quotidien

Chacun, missionné à l'instant, suivait son fil d'Ariane sur les rubans gris, dédale codifié.
Chacun filait, dévidant la pelote qui lui permettrait de ne pas laisser son regard s'égarer,
à perdre le temps précieux ailleurs, hors oeillères, sur des rythmes exotiques parfumés.
Le temps courait et chacun allongeait le pas afin de tenir son battement sans trébucher.
Zigzaguant entre les uns et les autres, évitant de se prendre les pieds dans les cordes
de cerfs-volants livides tirant leurs marionnettes à molette groupées en sourde horde,
suivaient le chemin tracé comme dans une migration aux raisons perdues, atavique,
sacrificielle, en héritage catéchisé, prophétisé, inscrit comme une contrainte génétique.
Les errances lentes, isolées, rompaient la célérité, avec l'insolence enfantine crispante
de ceux que l'on ne peut rosser à discrétion, faisaient naître quelques rages méchantes.
Dans le ballet aseptisé, à la chorégraphie parfaitement orthographiée et astreignante,
sous ciel limpide, coulaient sans ruade, des abnégations grêles, trop accommodantes.

Sur ce fil du sacrifice, regimbaient, en fortes têtes,
occasionnellement quelques fougues presque éteintes,
d’une energie vaine, de substruction ceinte,
en quelques figures de style, contrefaites...

Oeufs de paques

Elle s'etait trompée de saison pour les oeufs de Paques,
même en cherchant bien, sur et sous les faîtes flous des chênes
ou les dômes de pins parasoles en corolle, la récolte restait vaine.
Restait encore à fouiller, peut-être, le fond du lac ?

Une vieille barque humide alourdie dehors,d'algues noires et spongieuses,
moussue dedans, et geléifiée de petits champignons,
lui faisait signe sous un saule, se proposant en outil-compagnon
pour funeste voyage sur l’étendue miroir hallucinogène d’alouettes aqueuses.

C’eut été cloche de refuser ce rendez-vous destiné !
On ne pose pas de lapin, même loin de Paques, au sort.
D’autant qu’il n’etait pas exclu que l’eau sombre détienne son trésor,
caché, dans ses tréfonds aveugles et envasés.

La brume se levait doucement, à mesure qu’elle avançait lentement dans le soir,
nappant la scène de mystère et de silence mouillé.
Le milieu du lac, au centre de son esprit siphonné,
l’accueilli sans rechigner, l’avalant tout rond, ainsi qu’une pastille de chocolat noir.