mardi 3 novembre 2009

Assassin

De loin, à distance, c'eut été comme une lâcheté, une demi victoire au gout d'inachevé.
Bien sûr le resultat eut pu être là, mais finalement, l'aboutissement importait peu.
Non, c'etait bien l'approche au plus proche, la captation totale, l'absorption du feu,
capturer l'essence vitale, saisir la brume énigmatique, toucher le mystère de l'entité.

Fondre brusquement, comme l'oiseau de proie, sur la pâture innocente, terrorisée,
l'étreindre dans ses serres, l'étouffer sans la serrer, de sa propre terreur séquestrée.
Plonger son regard au plus profond du sien, voler son âme, la voir s'étioler sous ses yeux.
Sentir son souffle, sa chaleur, son sang battre en baignant l'instant de ses doigts vigoureux.

La tenir là, immobile et battante, d’un coeur mourrant, expirant quelques battements pieux,
voir dans son regard l’incompréhension, le questionnement, un voeu aux cieux,
muets, mur à prières, ex votos et sacrifices murés dans un entêtement silencieux !
Un silence funebre, funeste, quand la vie mourrait peu à peu !

De son couteau si simple, de sa lame sans larme, dans le coeur si simple, fragilisé,
devant tant de haine, battait à tout rompre sans fin, indécent, des flots dispendieux.
Il cherchait dans le regard mourant l’envolée vitale, la fuite de l’âme, tactile, sous ses yeux,
dans les yeux étonnés et crédules commençant à douter de Dieu, dans un silence résigné !

Les yeux virèrent ainsi que leur regard, à mesure que le teint sans oxygène, expirait radieux,
dans la moiteur liquide abreuvant sa main d’un je ne sais quoi de jubilatoire, presque amoureux,
forçant à la garde dans un mouvement fiévreux, l’assimilation, la digestion maléfique, heureux, jouissait de voler l’âme fragile tombée idiote, sous son envolée mystique !

Si proche, de sa proie mourante, il n’avait capté qu’une once de le vie expirante,
son souffle, sa tiedeur, sa question suppliante
idiote trop muette, mourante trop absente,
demain sans faute, il réitèrera sur une autre passante....

... jusqu’à capter enfin le fantôme de ce moment divin
saisir le passage de la vie vers, un avenir plus serein ?
Toucher du doigt sa peur propre, son propre malheureux lendemain !

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